La chaîne de valeur est le nouveau produit.
Dans la vieille légende, un serpent nous vend une pomme pour étancher notre soif de connaissance. On y croque à pleine dent.
Mais maintenant où tout est expérience, le storytelling doit être mis à jour : le serpent vous vendrait aujourd’hui la pomme, les quatre saisons du pommier et la déchéance qui va avec : une expérience de marque globale, sa gouvernance et le modèle économique avec sa formule découverte gratuite les 3 premiers mois puis abonnement à vie.
Bref, dans l’économie d’expérience, la chaîne de valeur est le nouveau produit.
[Ikea ou la pomme à moitié mûre…]
Parfois, c’est un meuble à moitié fini qui nous est vendu, charge à nous d’en terminer le montage pour avoir un produit fini et utilisable : on nous vend un produit presque fini et un bout de sa chaîne de valeur pour diviser les frais.
[Max Havelaar ou la pomme et son agriculteur…]
Parfois, notre serpent s’est transformé en fermier souriant, citoyen du monde, si efficace à faire la réclame de son produit, qu’on ne sait plus si on achète sa pomme ou son sourire ou notre bonne conscience !
[Amazon ou la pomme, le verger, les saisons et tout le reste…]
Parfois, c’est le paradis, vous pouvez tout acheter : de la pomme aux serveurs en cloud qui gèrent toute la logistique du Jardin. L’avantage, c’est que si vous n’aimez plus les pommes, vous trouverez toujours quelque chose à acheter dans la longue traîne du verger.
Concevoir un produit aujourd’hui, c’est concevoir aussi les services, l’expérience, sa gouvernance et son modèle économique - toute la chaîne de valeur de votre entreprise.
Designers et entrepreneurs, ne vous contentez plus à dessiner une belle pomme toute neuve, c’est tout le jardin et son écologie le nouveau produit !
Et quand la chaîne de valeur devient le produit, tout est possible : des entreprises choisissent de vendre des pommes ordinaires dans un jardin extraordinaire et ainsi faire vivre leur marque-employeur, quand d’autres utilisent leur chaîne de valeur pour réinventer celle de notre société, avec l’économie des plateformes par exemple.
Si l’on peut utiliser, consommer, prêter ou revendre un produit ; l’upcycling, le hacking et autres DIY sont les nouveaux usages pour agir sur la chaîne de valeur en tant que produit. Et ce n’est que le début de la découverte de ces nouvelles espèces d’usages.
Comme Audubon l’a réalisé, nous aurons besoin d’une cartographie des usages de notre Nouveau monde connecté. Et pour faire émerger ces naturalistes du numérique à venir, pensée et design systémiques, économie circulaire et toute approche qui se baserait sur le sens et les archétypes devrait être incluse dans l’éducation de nos enfants.
Pour les apprendre à voir au-delà de la pomme, du serpent et du jardin.