Pourquoi et comment construire l’imaginaire d’une entreprise ?
“La grande erreur de notre temps, cela a été de pencher, je dis même de courber l’esprit des hommes vers la recherche du bien-être matériel. Il faut relever l’esprit de l’homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C’est là et seulement là, que vous trouverez la paix de l’homme avec lui-même et par conséquent avec la société.” - Victor Hugo
L’imaginaire est comme l’étoile Polaire d’une organisation : elle fait relever les têtes en donnant envie de connaître se ce qui se passe au-delà de l’horizon, fait porter loin le regard de ceux qui oeuvrent à son quotidien, quel que soit sa position dans la chaîne de valeur du navire. Même si dans les mauvais jour, l’étoile semble hors de portée, quand les regards se retournent sur les trajets parcourus individuellement, elle révèle la cohérence des chemins parcourus ensemble.
Mais aujourd’hui, quand les esprits des hommes sont courbés vers la recherche du bien-être matériel, toute fiction, toute histoire, nécessitent de multiples ancrages pour incarner l’imaginaire de l’entreprise. Le récit ne suffit plus, il faut maintenant les produits dérivés - fiche de poste, missions et bureaux ouverts des entreprises sont les nouveaux héros, quête et bastions.
Il faut alors multiplier la mise en place d’expérience au sein des organismes, comme autant de relais scintillants : des marqueurs, comme les éléments du décor d’une pièce, suggèrent et imposent par leur présence, de nouvelles idées, de nouveaux comportements, de nouvelles relations. Les projets deviennent des véhicules de transformation, pour faire grandir, pour naviguer au-delà du quotidien. E les projets se définissent aujourd’hui par sa méthode et sa temporalité.
Si insuffler le rêve sur ce que l’on produit est du premier réflexe, l’imaginaire peut aussi s’ancrer sur le savoir-faire : Antoine de Saint-Exupéry conseille de donner le goût de la mer pour apprendre à construire des bateaux, quand Henry Ford invente la ville moderne avec son cheval plus rapide, avec sa Ford T. Quelle méthode inventer pour construire le demain que l’on souhaite ?
Et le temps aussi est un terrain fertile pour l’imaginaire. Travailler pour ce que nous voulons être, en plus de travailler sur ce que nous devons délivrer. Ajuster la répartition de ceux qui travaillent au présent, de ceux qui projettent l’avenir et de ceux qui fertilisent l’expérience du passé, c’est ajuster l’ambition de l’entreprise et comment elle navigue sur le temps. Quel calendrier inventer pour s’accorder sur le demain que l’on souhaite ?
L’orchestration de ces quelques marqueurs déjà, peut nourrir l’imaginaire de l’entreprise, par l’unité de sa chaîne de valeur, ses projets. Et en partageant son rêve au plus grand nombre, elle trouve sa capacité de résonance, sa raison d’être comme véhicule sociétal.
Merci Victor !