Apprendre à nager dans un data lake

En quelques décennies, dans la langue informatique, nous sommes passés de base de données, à infrastructure de donnée, à lacs de données - soit database, data warehouse à data lake - nous sommes passés d’un objet technique à un écosystème vivant. Cette transition sémantique en dit long sur notre fascination technologique.

Et après les « data lake » nous tendons naturellement vers les océans de données, quand nous nous rendrons compte que les différents lacs de données des entreprises ne sont pas si étanches, mais bien au contraire, interconnectés entre elles, créant ainsi de vastes océans qui attendent d’être fertilisés.

Nos fictions modernes émergent désormais des différents courants de ces vastes océans : les réseaux sociaux sont comme d’immenses filets de pêche qui draguent chaque seconde de quoi occuper nos attentions, de quoi gaver nos esprits en continu. La pêche n’a jamais été aussi miraculeuse, même si ces rets nous ramènent plus de monstres de nos abysses collectifs, que de trésors capables de nous enrichir.

Mais il faut avoir confiance en notre résilience. Les baleines ont bien réappris à nager en retournant à la mer et nous réapprendrons nous aussi à nager dans ces océans de données, aussi naturellement et majestueusement qu’elles, sans utiliser de scaphandre, ni de tuba, que sont aujourd’hui nos écrans.

En attendant, dérivant sur ces océans numériques, il faut nous attendre à croiser encore beaucoup de noyés, victimes dévorées par trop d’attention.