Dis-moi quelle est ta méthode, et je te dirais qui tu es.

« Donnez-moi un point d’appui, et je soulèverai le monde ! » clamait Archimède - si un point de pivot et un levier suffisent pour changer le monde, alors les méthodologies sont comme des leviers intangibles pour soulever le nombre qui compose le monde.

Si vous partagez, même avec conviction et enthousiasme, quelque chose qui sorte de l’ordinaire, un peu en déphasage avec votre temps, un peu singulière, une des premières chose que l’on vous demandera, ce n’est pas les bénéfices de votre proposition, mais votre façon de faire : « Quelle méthode suivez-vous ? » - comme une forme de politesse. 

Avant même d’entrer dans le projet, c’est l’échafaudage autour, ses fondations et son étude sociologique en guise de rationnel et le permis de construire pour s’assurer de son rattachement légal, qui sont soumise à la question.. « Vos méthodologies s’il vous plaît ! Tout est bien en règle ? » Car à l’inspection de celles-ci révèlent plusieurs formes…

Parfois les méthodologies sont comme des religions. Un nouveau culte avec ses rituels, ses adeptes et ses gourous, ses martyrs. Telle une secte, la méthodologie se propage dans différentes entreprises en créant des passerelles culturelles, rendant la perméabilité de celles-ci plus évidentes. Et si l’organisation hôte ne dispose pas d’une culture spécifique forte, elle n’en devient qu’une succursale cultuelle.

Parfois les méthodologies sont comme des recettes de cuisine. Des ingrédients nécessaires, une séquence à respecter, parfois secret de famille, parfois fierté d’un pays, un peu de technique, pour célébrer nos amitiés et consolider nos familles, pour célébrer d’être ensemble. Le côté rigoureux et répétitif est alors recherché pour renforcer les liens et ancrer les gestes communs.

Parfois les méthodologies sont des échelles pour découvrir de nouvelles perspectives. En donnant accès à des nouveaux points de vue, comme l’ouvreur d’une montagne, impliquant des sorties de zone de confort, nous contraignant à retrouver notre plasticité. Arrivé au sommet, un sourire entendu entre les compagnons de cordée, de ce qui ont vaincu et partagé les mêmes adversités.

Parfois les méthodologies sont comme des véhicules. Pour recruter le plus grand nombre, des gourous conçoivent des méthodes, comme des véhicules intangibles pour embarquer le plus grand nombre vers la vision d’un nouveau monde. Les méthodes sont alors comme des oeillères, des bâtons et des carottes à la fois pour que nos esprits puissent se concentrer sans se disperser.

Parfois la méthodologie est la partie émergée de l’intuition. L’intuition a besoin de chemins a rebours pour être entendue par le plus grand nombre et convaincre la masse critique nécessaire pour passer à sa réalisation. Elle devient comme l’enregistrement d’une musique vivante, pour la diffuser à tous. Si elle ne remplace pas l’énergie partagée et vécue d’un live, elle tisse la confiance par le récit rationnel de l’intuition. 

Mais bien plus que des leviers de pouvoirs, plus que des véhicules fanatiques, des recettes de cuisine et des chemins de traverses... les méthodologies devraient rester des terrains de jeux pour être ensemble, pour partager, pour apprendre à emprunter de nouvelles perspectives.

Ce que devraient nous remémorer les méthodologies, c’est notre incroyable soif d’apprendre, notre curiosité qui nous fait voyager du silex taillé aux étoiles, quand on la laisse libre.

Alors, dites-moi quelle est votre méthodologie et je vous dirais ce que vous pourriez soulever comme monde.

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Pour faire écho au Paquebot Méthodologique,, les croisières ont aussi du bon…